La vie d’un IBEJI en pays Yoruba

La vie d’un IBEJI en pays Yoruba

L’Ibeji en tant que gardien de l’âme de son frère jumeau doit être traité avec le même égard que celui qu’il est censé incarner, aussi lorsque la mère allaite son jumeau survivant, l’ibeji est également positionné à l’autre sein, si son frère ou sa soeur de chair est lavé il en sera de même pour l’ibeji par le biais d’un lavage rituel composé d’une pâte rougeâtre appelée Camwood ou Tukula, mélange de sciure d’un bois rouge ,le Cam, et d’huile de palme.

Les Ibeji sont réputés dans tout le Yorubaland pour avoir des pouvoirs surnaturels plus puissants que ceux des ancêtres et donc on leur accordera une attention et des soins tout particuliers en vue d’attirer sur le foyer la paix, l’harmonie, la richesse et la bonne santé des membres du clan.

C’est à la mère qu’incombe la charge de s’occuper des Ibeji , elle les lavera régulièrement, les nourrira particulièrement chaque vendredi ( jour des jumeaux) avec une pâte de haricots et d’huile rouge, aliments dont sont particulièrement friands les jumeaux . C’est aussi elle qui les lors des cérémonies ou fêtes religieuses les sortira bien calés dans son pagne comme des bébés bien en chair et dansera et chantera pour eux.

Les traces des différents soins prodigués aux Ibeji sont visibles sur leur surface, les collectionneurs sont particulièrement friands de ces « patines » d’usages fruits des multiples décennies de soins et d’attentions que les mamans ont exercées sur leurs Ibeji, des visages effacés, des bouches rognées ou disparues sont autant de stigmates de leur longue vie dans le cadre du culte des jumeaux en pays Yoruba.
Les Ibeji ne dorment jamais bien loin de leur mère et c’est d’ailleurs elle seule qui peut intercéder auprès des Ibeji pour obtenir les bonnes graces des divinités du pantheon Yoruba.

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