Comment nait l’IBEJI ?

Dans les croyances Yoruba les jumeaux n’ont qu’une seule âme indivisible et si un jumeau venait à disparaitre la vie du survivant serait mise en péril et son âme déséquilibrée, il faut donc impérativement trouver une parade pour rétablir l’équilibre de l’âme unique de ces jumeaux liés à tout jamais.

En effet si rien n’était fait la colère du jumeau “parti chercher du bois dans la forêt” (expression Yoruba utilisée pour éviter d’évoquer la mort) pourrait attirer sur sa famille colère, malchance, stérilité ou maladie.

Il convient donc de se rendre en toute urgence chez le Babalawo (prêtre religieux Yoruba) pour réunir les 2 âmes subitement séparées, ceci se matérialisera par la commande chez un sculpteur de la localité d’une petite statuette en bois appelé IBEJI et qui sera le réceptacle de l’âme du jumeau disparu, le Babalawo n’aura plus ensuite qu’à procéder à une cérémonie de transfert de l’âme du jumeau disparu dans la statuette qui aura été sculptée en respectant des critères stylistiques et iconographiques très précis en fonction par exemple de la zone géographique ou des origines du père du jumeau disparu.

Le culte pratiqué avec les Ibeji est très codifié, on doit traiter les statuettes réalisées sur prescription du prêtre Yoruba (le Babalawo) avec le plus grand respect et leur accorder la plus grande considération, il faut les nourrir, les vêtir et les parer de bijoux tels les anciennes perles de verre, elles seront inévitablement associées à chaque étape cruciale de la vie du clan auquel elles sont rattachées.